Prologue

Le mur était épais.

Il s'agissait d'une armure composite créée à partir d'un sandwich alternant entre polycarbonate et fibres d'aramide.

Cela signifiait qu'il était bien plus solide qu'un coffre-fort de banque.

Mais il a été détruit en un instant.

Une lumière a soufflé le mur extérieur du centre de recherche non officiel, ainsi que les gardes de sécurité qui avaient remarqué que quelque chose n'allait pas.

Quelques personnes pénétrèrent facilement dans la zone secrète par le trou de 2 mètres qui brillait encore en rouge.

Trois rayons ont alors jailli d'une manière presque désinvolte.

Il n'en fallait pas plus pour faire sauter les murs du labyrinthique centre de recherche, déclencher des explosions et mettre l'endroit en pièces. Les dispositifs de sécurité qui auraient dû se déclencher en cas d'urgence - non seulement les barricades épaisses, mais aussi les arroseurs et l'alarme - ont été sectionnés et n'ont pas fonctionné.

Au bout de cinq secondes, toutes les personnes encore en vie ont dû remarquer quelque chose.

Ces explosions n'étaient pas du tout désinvoltes. Les faisceaux de lumière faisaient fondre et scellaient avec précision les moindres issues, piégeant les chercheurs et les agents de sécurité dispersés dans leur propre prison.

Quelques filles traversaient tout cela avec autant de désinvolture que s'il s'agissait d'un couloir d'école.

La fille aux courbes arrondies, vêtue d'un gilet sans manches et d'une jupe à carreaux, était Mugino Shizuri.

La fille aux cheveux noirs mi-longs, vêtue d'une veste de survêtement rose et d'un short, était Takitsubo Rikou.

« Bon sang, il faut vraiment que j'arrête de manger autant de pain. Mes jambes sont gonflées. »

« Mugino, ton problème, c'est que tu ne fais pas d'exercice, pas ce que tu manges. »

La nuit était chaude, mais l'air conditionné devait être un peu trop froid car Takitsubo, sans expression, frotta ses cuisses nues l'une contre l'autre en répondant.

« Hé, je suis en train de tuer la plupart d'entre eux moi-même. »

« Tu peux tuer n'importe qui instantanément avec ton pouvoir, alors je ne pense pas que cela compte comme de l'exercice. »

Mugino Shizuri massa doucement sa cuisse couverte par son bas avec une main.

Même pendant leur conversation insouciante, des rayons sortaient de l'autre paume de Mugino. Elle vaporisa tout un groupe d'agents de sécurité qui n'arrivaient pas à s'échapper, la porte de sortie de secours renforcée étant bloquée.

Quelque chose atterrit à ses pieds.

C'était un bras humain qui tenait encore une grenade.

« Mugino. »

« Je l’ai vu. »

Mais même cette explosion suicide n'a pas pu égratigner Mugino Shizuri. Un autre rayon l'emporta. La destruction d'une explosion était causée par la pression créée par l'accélération de la chaleur et du gaz, elle était donc inoffensive si vous aviez assez de puissance de destruction pour repousser l'explosion avant qu'elle ne vous atteigne.

Elle était l'une des sept NIveau 5 parmi les 2,3 millions d'habitants de la Cité Académique.

Son pouvoir était connu sous le nom de Meltdowner.

Il s'agissait d'un canon à particules et à ondes à grande vitesse capable de déchirer n'importe quelle matière en ignorant la théorie quantique et en tirant de force des électrons sans les transformer d'abord en particules ou en ondes. Les explosifs ordinaires existent depuis plus d'un millénaire, le niveau technologique est donc trop différent. C'était comme si un groupe armé de chaînes et de battes en métal n'avait aucune chance face à un robot géant destructeur.

Des aiguilles épaisses ressemblant plus à des pointes, des électrodes, des bouteilles de produits chimiques malodorants, des chaises de dentiste avec des sangles de contention solides et d'autres objets grotesques ressemblant plus à des équipements de torture qu'à des outils expérimentaux furent frappés par encore plus de destruction et dispersés dans les airs en minuscules morceaux.

« Mugino, Mugino.»

Frenda Seivelun, petite et aux cheveux duveteux, sortit un explosif artisanal de sous sa jupe courte et s'approcha avec un sourire innocent. Elle était en plein mode chiot.

Elle portait un poncho fin sur une robe blanche à manches courtes de style marin, des chaussettes noires aux genoux et un béret sur sa tête blonde.

« En fin de compte, nous devons nous débarrasser de tous les documents papier et du matériel informatique, n'est-ce pas ? »

« Oui. »

« Et les gens ? »

« Les éliminer. »

C'était leur travail.

Il y avait deux types d'explosions ici. Les rayons du Niveau 5 Meltdowner étaient beaucoup plus visibles, mais en faisant bien attention, on pouvait aussi remarquer des explosifs artisanaux lancés ici et là. Quiconque était assez stupide pour prendre le temps de bien voir les grenades et les roquettes serait bientôt éclaboussé de sang et de sang jusqu'au plafond.

Un grondement rythmique se fit entendre au-dessus de la tête.

« En haut », dit Takitsubo Rikou, se tenant droit et le regard vide.

« Un hélicoptère, hein ? »

Mugino Shizuri ricana et pointa sa paume vers le haut. Il suffisait d'un rayon pour faire exploser le toit et éliminer l'héliport et ceux qui voulaient s'échapper (probablement le responsable de l'endroit).

Mais ce n'était pas ce que la fille en survêtement avait voulu dire.

« Mince, ce truc orange dégouline ! »

Si Mugino n'avait pas rapidement sauté de côté, la matière gluante créée en chauffant les matériaux de construction à plusieurs milliers de degrés Celsius lui aurait atterri en plein sur la tête. Le fait d'être trop fort pouvait aussi être un problème. Cette Niveau 5 ne travaillait pas avec une équipe parce qu'elle n'était pas assez puissante par elle-même.

La petite Frenda regarde fixement le survêtement rose de Takitsubo.

« C'est un gros travail, non ? Takitsubo, tu devrais acheter quelque chose d'un peu plus saisonnier une fois que nous aurons reçu notre salaire. Tu sais, comme une robe d'été transparente ou un yukata qui n'arrête pas de tomber par endroits. Ooh, je sais ! En fin de compte, les robes chinoises ne sont-elles pas estivales ? »

« Je préfère ce survêtement. »

« Mauvaise réponse ! Une fois que nous aurons été payés, tu seras ma poupée ! »

« Hum. »

Au combat, la fille à la veste de survêtement et au short rose restait toujours un peu en retrait.

Elle ne se battait pas elle-même. Elle fournissait une aide au ciblage en détectant les présences derrière les couvertures ou les murs. Si elle ne détectait pas les lignes de mouvement des personnes, les lignes de tir des armes, et même les tuyaux dangereux ou les fils à haute tension qui traversent les murs et les plafonds, Mugino risquait d'en faire trop et de s'autodétruire. Il fallait être très prudent dans les laboratoires et les complexes industriels.

La jeune fille en survêtement secoua un petit récipient ressemblant à un étui de mines de critérium.

« J'ai des Body Crystal si nous en avons besoin. »

« Les espers ne sont pas la cible principale ici, alors ne t’embête pas. On dirait que nous chassons des adultes aujourd'hui », répondit Mugino avec désinvolture, envoyant un rayon brûlant à gauche et à droite pour exploser la moitié supérieure de deux gardes de sécurité qui protégeaient un chercheur à l'allure importante. Les blessures furent instantanément carbonisées, et il n'y eut même pas de sang qui coula.

« Eek, eek !!! »

L'important chercheur, titulaire d'un doctorat dans un domaine scientifique quelconque (son principal sujet d'étude était l'expérimentation humaine non éthique sur les enfants), tomba sur le dos, tendit les mains et secoua la tête. Encore et encore.

« A-attendez. Je ne résisterai pas ! Je me rends !!! Vous pouvez faire ce que vous voulez de cet endroit !! »

« Hein ? »

Mugino Shizuri grogna de confusion.

L'inclinaison de sa tête indiquait qu'elle était vraiment déconcertée.

« Tu es une esper de haut niveau. Ce qui signifie que tu es une enfant - une héroïne non affiliée. Ha ha. Laisse-moi deviner, tu es ici parce que tu n'aimes pas les recherches inhumaines du côté obscur ou parce que tu as pitié de nos enfants sujets. J'arrête. Je ne ferai plus jamais ça. Et si vous êtes si contrarié par le gaspillage de vies ici, alors vous ne voudrez pas tuer des gens sans défense même si nous sommes ce que vous appelleriez des méchants, n'est-ce pas ? Heh hee, heh hee hee hee !! »

« Oh, ce vieil argument. »

Quelque chose grésilla.

C'était le son du Meltdowner brûlant l'air et soufflant un autre garde de sécurité lorsqu'il tenta de s'échapper. Pour Mugino, le fait qu'il ait lâché son arme et qu'il ait le dos tourné n'avait aucune importance.

Le chercheur ne savait plus où donner de la tête et Mugino s'accroupit lentement et se pencha vers lui.

« Hmm.» Elle pencha la tête. « Je suis désolée de vous le dire, mais ce n'est pas pour cela que nous avons été engagées. »

« Engagées ? »

« L'un des héros que vous avez mentionné est sur le point de se montrer ici, alors nous sommes censés incinérer toute preuve problématique avant qu'elle ne soit révélée. »

« ... !? ~ ~ ~ !! »

« Et ces preuves incluent les informations contenues dans le cerveau des gens. »

Un autre grésillement.

Au-delà de sa main tendue, la tête entière du chercheur avait disparu.

Le cadavre n'est même pas tombé en arrière.

« Désolé. Un sale type comme toi aurait pu tourner la page si j'avais pu effacer des souvenirs précis comme cette Niveau 5 psychologique, mais c'est comme ça que j'accomplis mon travail. »

L'excuse n'était qu'un mot. Il n'y avait aucune trace de culpabilité dans sa voix ou sur son visage

« Mugino », dit la fille en veste de survêtement et short rose, en montrant du doigt l'intérieur. « Il y a quelque chose là. Ça n'a pas l'air d'être une menace immédiate, cependant. »

« C'est eux ? »

« Probablement. Les chercheurs ont pris la peine de cacher à la fois la pièce et son entrée. »

Mugino et Frenda échangèrent un regard. Mugino et les autres avaient été envoyées ici parce que quelqu'un avait détecté des signes de troubles dans ce centre de recherche. De par la nature de leur travail, ils ne pouvaient pas garder de documents pertinents sur eux, mais elles avaient mémorisé toutes les personnes et les choses importantes.

Mugino brossa les cheveux de son épaule.

« Alors donnez-nous 5 minutes pour tous les tuer. »

Elles respectèrent l'horaire proposé. Comme aucun mur ne servait de couverture face à Mugino, le sort des agents de sécurité et des chercheurs était scellé. Après avoir fait exploser ou vaporiser tout ce qui bougeait dans l'installation, Mugino Shizuri et Frenda Seivelun traversèrent un espace de mort qui sentait plus le brûlé que le sang. Elles sont retournées dans la petite pièce dont la fille en survêtement leur avait parlé.

« En fin de compte, les dernières consoles de jeu sont géniales ! On peut y faire du fitness et de la gestion de la santé. »

« Eh ? Un contrat avec une salle de sport 5 étoiles ne serait-il pas mieux ? On peut y faire du Pilates et du yoga. »

« Tsk, tsk, tsk. Muuugiiinooo, si tu essaye de faire un régime... »

« ... »

« Ahem, si tu veux rester en forme comme la belle personne que tu es déjà !!! Alors tu ne peux pas te contenter de réserver du temps chaque jour pour cela. S'il ne s'agit pas d'une activité sans stress dont les résultats sont visibles, tu ne t’y attarderas pas longtemps, n'est-ce pas ? En fin de compte, ce dont vous avez besoin, c'est d'un jeu d'exercice bien conçu.»

Il s'agissait à l'origine d'une zone secrète qui ne figurait sur aucun des plans du bâtiment, mais leur saccage des installations avait laissé la porte cachée pliée et soulevée du mur. Takitsubo attendait fidèlement devant la porte abîmée, alors Mugino la fit reculer pendant qu'elle enfonçait la porte avec son talon.

« Oh ? »

Des caissons scellés en verre trempé étaient alignés le long des deux murs. Elles étaient utilisées pour le sommeil froid.

Chaque capsule avait la taille d'une cabine téléphonique.

« En fin de compte, nous n'avons pu détecter aucun battement de cœur ni aucune respiration parce qu'ils étaient maintenus dans un sommeil froid.»

Frenda fait tourner un téléphone mobile dans sa main. Les lentilles des appareils photo modernes offrent de nombreuses fonctions, ce qui est pratique pour les personnes mal intentionnées. Tant qu'ils veillent à désactiver la transmission automatique des données de localisation et autres que les compagnies de téléphone utilisent pour vendre votre vie privée, morceau par morceau.

Mugino essuya le givre blanc à l'extérieur d'une capsule pour regarder à l'intérieur.

Elle contenait une fille nue.

Elle avait une coupe au carré brune, une peau pâle et des courbes modestes. Même avec une estimation généreuse de son âge, elle venait tout au plus d'entrer au collège. Même ses cheveux étaient gelés. Elle ressemblait à un fruit en gélatine dont tous les interstices auraient été remplis de résine transparente.

Mugino jeta un autre coup d'œil dans la pièce et estima le nombre total de capsules à plus de 40.

« Tout comme les données qu'on nous a fournies. Ce sont tous des casiers à humains.»

« Ce qui fait d'eux la dernière chose à traiter pour effacer le projet en toute sécurité. C'est un peu déprimant quand ils sont tous sans défense, mais qu'en dites-vous ? En fin de compte, devrions-nous les compter et nous assurer qu'ils sont tous là avant de les faire exploser ? »

« Non, prenons-en quelques-uns en souvenir. En fait, un seul devrait suffire. »

L'humeur irresponsable de Mugino donnait l'impression qu'elle faisait un achat impulsif dans une animalerie.

Frenda avait l'air confuse.

« Quoi ? Je pensais que notre travail était d'éliminer tout et tout le monde ici. »

« Pourquoi devrions-nous faire exactement ce qu'on nous dit ? »

« D'accord, mais je ne crois pas que tu fasses ça par pure bonté. En fin de compte, quel est ton objectif ici ? »

« Tout d'abord, notre travail consiste à effacer certaines données que les supérieurs ne veulent pas voir divulguées. Cela n'a jamais été précisé dans la description du poste, mais ils ne veulent pas de données concrètes qui indiquent ce qu'ils faisaient ici. Ils ne devraient pas se soucier d'un des enfants qui ne pourrait pas expliquer ce qu'on leur a fait ici. Repensez à la description du travail. Elle précisait qu'il fallait tuer les chercheurs et l'équipe de sécurité, mais elle ne mentionnait jamais les sujets. Nous ne sommes donc pas obligés de les tuer. »

« C'est logique », dit Frenda.

Aucun d'entre eux ne discutait de cette question avec la gravité d'une situation de vie ou de mort.

« Takitsubo joue un rôle précieux dans le ciblage, mais elle ne peut pas se battre. Mon Meltdowner est trop mortel pour être utilisé en défense. Je t'ai fait venir pour combler cette lacune parce que j'ai entendu dire que tu étais plutôt bonne pour une Niveau 0, mais ta spécialité, ce sont les bombes, pas les arts martiaux. Tu n'es pas vraiment un spécialiste de la défense. Et maintenant, nous avons les candidats parfaits juste ici☆ »

« Mugino, es-tu en train de dire que tu veux un esper orienté défense ? » demanda Takitsubo.

« Le Dark May Project a créé artificiellement des espers de haut niveau en transplantant les schémas de pensée du #1 dans leur esprit. Vous ne pensez pas que quelque chose d'aussi inhabituel ferait un bon bouclier pour vous ? »

Mugino avait l'air de poser une question ou de faire une suggestion, mais Frenda et Takitsubo se contentèrent de hausser les épaules. Quand Mugino décidait de faire quelque chose, il n'y avait pas moyen de l'en dissuader.

Frenda se dirigea vers l'ordinateur situé dans un coin de la pièce.

« Voyons voir, les plus grands succès du projet ont été une paire de Niveau 4. Il s'agit de Offense Armor Kinuhata Saiai et de Bomber Lance Kuroyoru Umidori. Et donc, on prend qui ? »

« L’armure. »

Il n'en fallait pas plus pour que leurs chemins se séparent.

Le chemin de l'une des filles la mènerait à rejoindre ces trois-là, tandis que celui de l'autre la conduirait vers un long, très long voyage qui commençait ici.

Un bruit sourd et mécanique retentit dans l'épaisse vitre protectrice. Un changement s'opéra dans le solide transparent qui s'y trouvait, comme si le temps et l'espace se solidifiaient. Il devint un liquide épais. Plus proche du gel que de l'eau. Mais il fut rapidement aspiré par les nombreux drains qui se trouvaient à l'intérieur. Enfin, la vitre protectrice s'ouvrit vers le haut.

« Salut, ton nom est Kinuhata Saiai, n'est-ce pas ? Comprends-tu la situation ici ? »

« ... ? »

La jeune fille s'assit sur le sol et les regarda d'un air absent.

Sa coupe brune était mouillée et aplatie. Le gel collant dégoulinait des lignes peu développées de ses clavicules jusqu'à sa poitrine plate et descendait jusqu'à son nombril, mais elle ne semblait pas s'en préoccuper.

Takitsubo inclina la tête sans expression.

« Elle ne crie pas ? »

« Elle n'est probablement même pas consciente d'être nue. Elle vient juste d'être dégelée, le sang ne lui est pas encore monté à la tête. »

La façon dont elle levait les yeux vers eux ressemblait plus à une réaction réflexe à des stimuli extérieurs qu'à une action volontaire. Comme les mouvements lents d'une mimosa pudique.

Takitsubo Rikou place une serviette toute neuve sur la tête de la jeune fille nue. Il s'agissait probablement d'un équipement que l'on gardait à portée de main pour des situations comme celle-ci.

« Mugino. »

La fille à la veste de survêtement rose et au short regardait ailleurs. Elle était clairement concentrée sur quelque chose au-delà du mur. Mugino Shizuri était une maniaque de la bataille, mais dans des moments comme celui-ci, elle donnait la priorité aux vagues « prémonitions » ou « mauvais sentiments » de Takitsubo. Les filles du côté obscur savaient par expérience qu'elles le regretteraient si elles ne le faisaient pas.

« Je sens une perturbation au sud-sud-ouest. Je ne pense pas que nous puissions rester plus longtemps. »

« Oh, Anti-Skill a été plus rapide que prévu. Alors assurons-nous d'être partis dans 180 secondes. »

« Eh ? Attendez ! Et le reste des sujets qui dorment à poings fermés ? Finalement, il y en a encore un paquet !!»

Frenda paniqua et Mugino eut une réponse simple.

« Ma deuxième raison de les garder en vie est qu'ils font de parfaits boucs émissaires. Frenda, le processus s'exécute automatiquement une fois que tu as entré la commande, n'est-ce pas ? Réglez le processus de décongélation pour qu'il se déroule à faible vitesse. Dès qu'ils se réveilleront, dans 180 secondes, les défenseurs de la paix de la Cité Académique arriveront. Et puis... »

Mugino s'arrêta de parler et regarda sur le côté.

La fille nue nommée Kinuhata Saiai avait toujours ce regard vide dans les yeux, alors Takitsubo l'assistait. Sa circulation sanguine n'était pas encore complètement rétablie. Elle ne montrait aucune gêne ou résistance pendant que Takitsubo essuyait le gel bio électrolytique de ses cheveux et de son corps. Elle a même levé les bras pour l'aider.

Mugino Shizuri pointa du doigt une autre capsule.

« Anti-Skill conclura que cette fille Kuroyoru Umidori a craqué et a détruit le laboratoire alors qu'elle était encore étourdie par le processus de décongélation. Avec tout ce qu'ils lui ont fait subir, elle a forcément une raison de vouloir le faire. Nous laissons donc cette vengeresse obtenir ce score élevé et nous nous en tirons à bon compte. »

Takitsubo était une bonne fille (selon les critères de ce groupe), aussi son visage s'assombrit-il quelque peu et Frenda le remarqua.

« Mais est-ce que ça va vraiment marcher ? Finalement, les destructions causées par ton Meltdowner ne ressembleront en rien aux destructions causées par ses lances d'azote. Personne ne sera dupe s'il sait ce qu'il faut faire. »

« C'est tout l'intérêt. »

Un grésillement se fit entendre alors que quelque chose de solide s'évaporait complètement. Ils étaient sur le point de s'enfuir, mais Mugino lança inutilement un rayon Meltdowner ultra-chaud sur un point aléatoire du sol.

« Si nous dissimulions parfaitement notre implication, nous ne pourrions pas prouver que nous avons terminé notre travail. Nous laissons donc un signe que le côté obscur comprendra, mais pas les gens ordinaires. Sinon, notre client pourrait refuser de nous payer ou un autre agent du côté obscur pourrait s'en attribuer le mérite et nous le voler. Et se déchaîner pour récupérer notre argent me paraît bien pénible. »

Les épaules de Frenda s'affaissèrent.

Elles n'étaient pas du tout au même niveau en ce qui concernait les criminels.

Mugino fit deux hochements de tête satisfaits lorsque la machine commença à fonctionner et se dirigea vers la sortie de la petite pièce. Elle s'assura de tirer un deuxième et un troisième rayon Meltdowner sur une partie aléatoire du mur et du plafond.

« Allez, mettez-vous debout et fuyez. Et assurez-vous que l'Anti-Skill ne vous voit pas. Si c'est le cas, nous devrons les abattre aussi, alors soyez prudents. »

« Vous savez que la plupart des criminels veulent éviter Anti-Skill pour la raison inverse, n'est-ce pas ? »

Yomikawa Aiho d'Anti-Skill franchit la porte d'entrée du centre de recherche non officiel avec une équipe nombreuse.

Cela s'est produit seulement 90 secondes après qu'un groupe de filles se soit glissé dans l'ombre par un grand trou dans le mur.

C'était une nuit torride.

La Cité Académique était située à l'ouest de Tokyo, et était donc enveloppée d'une chaleur intérieure même la nuit. Et comme il s'agissait d'une ville écologique qui utilisait principalement l'énergie éolienne, l'effet d'îlot de chaleur était impressionnant.

Le district 17 était un quartier d'usines sans personnel et son paysage nocturne d'une beauté unique avait attiré une certaine attention sur les sites de visites d'usines et autres. Actuellement, un microbus de 12 personnes aux vitres arrière teintées circulait dans ce district. Il serait peut-être plus simple de l'appeler « studio bus de télévision ».

Mais ouvrez la porte arrière et vous trouverez une moquette moelleuse, un canapé en cuir véritable disposé sur trois côtés d'un carré, une table en verre, un système audio analogique à tubes à vide, un mini-réfrigérateur, et bien d'autres choses encore.

De l'extérieur, c'était un vieux bus délabré qui ne devait pas valoir plus de 300 000 yens, mais à l'intérieur, c'était une limousine de luxe valant plus de 50 millions de yens. Le canapé et la moquette étaient de la meilleure qualité et la poubelle Chanel dans le coin valait autant qu'un gigantesque PC de jeu. Voilà ce que les filles du côté obscur utilisaient comme moyen de transport.

« Vas-y », chuchota brièvement Mugino.

« C'est bon. »

Le chauffeur avait les cheveux teints en couleurs vives, il portait un gros collier en or et mâchait du chewing-gum. Beaucoup de gens se retrouvaient du côté obscur, mais si vous vouliez un chauffeur, les délinquants des ruelles étaient votre meilleure chance. Ils avaient des compétences, mais ils n'étaient pas marqués. Et surtout, ils étaient facilement remplaçables s'ils étaient perdus au cours d'un travail.

Ils fuyaient la scène, mais le conducteur a respecté la limitation de vitesse en traversant ce quartier d'usines rempli d'éoliennes à trois pales. Ils sont même passés à côté des véhicules Anti-Skill qui ont allumé leurs gyrophares à l'entrée de l'usine. Le studio bus crasseux quitta lentement mais sûrement les lieux.

Les méchants avaient tendance à ressentir une poussée d'endorphine dès qu'ils avaient franchi la frontière du district et quitté la zone dangereuse. À ce stade, il n'était plus possible de les traquer avec les patrouilles de robots de sécurité classiques.

« Yay !!! C'est parfait ! Finalement, ça s'est passé sans problème !!! »

« Yay. »

Frenda et Takitsubo se réjouissent tout en s'attelant à une petite bouteille de cidre prise dans le minifrigo. Et pour une raison inconnue, une boîte de maquereaux bon marché s'était glissée dans le lot.

Un tissu épais a bruissé de manière audible. C'était une serviette. Kinuhata Saiai s'était enfin remise de son sommeil froid et son embarras et sa confusion ordinaires commençaient à se faire sentir.

Kinuhata Saiai était recroquevillée dans un coin et jeta un regard inquisiteur aux autres filles.

« Super qui êtes-vous ? »

« Nous ne sommes pas des héros, je peux te le dire. »

C'est tout ce que Mugino Shizuri a choisi de dire en gloussant.

Mais c'était suffisant pour que Kinuhata comprenne qu'elle n'avait pas encore échappé au côté obscur. Elle avait été élevée comme un animal de laboratoire dans les profondeurs d'un centre de recherche, et n'avait donc pas d'identité légale, d'adresse ou de carte d'étudiant. Si elle était jetée hors de ce bus, elle ne trouverait qu'une vie sans fin de pauvreté et de sans-abrisme. Et sans aucun vêtement.

Aussi injuste que cela puisse paraître, son seul moyen d'éviter cela était de s'en remettre à ces filles du côté obscur.

Elle devait être tout à fait consciente qu'elle était sur le point de recevoir un flot d'informations et qu'une mort certaine l'attendait si elle en manquait un seul morceau.

Mais malgré la situation, Mugino Shizuri écarta les bras avec désinvolture et posa une question.

« Alors, comment trouves-tu ce premier goût de liberté ? »

L'horloge du bus venait d'atteindre minuit le 1er juillet.

Kinuhata Saiai sourit un peu.

Pour une raison ou une autre, cette question semblait changer les règles invisibles.

Ces gens n'étaient ni bons ni vertueux, mais elle savait maintenant qu'elle s'était retrouvée dans une situation qu'elle n'aurait pas pu espérer même après cent ans passés à ne recevoir que de l'air, de la nourriture, de l'électricité et des médicaments dans une pièce stérile.

La petite fille plissa lentement les yeux.

« C'est super pas mal du tout. »

Ces filles étaient ITEM - Une équipe d'élite de quatre jeunes filles, la plus forte trouvée dans les profondeurs de l'obscurité de la Cité Académique.

Between the lines 1

(Note : Ce qui suit n'est sauvegardé et géré que par ces archives indépendantes non divulguées et séparées de la Banque. Pour de nombreux criminels, ces informations sont divulguées ici afin d'admettre leurs liens secrets avec les dirigeants de la ville et de leur donner un gage de confiance. En général, le côté obscur n'aime pas qu'on lui dise ce qu'il doit faire, mais il est conscient des nombreuses tentatives cachées pour prendre le contrôle des ténèbres de la ville et est prêt à effectuer le travail quotidien pour préserver les ténèbres.

Ces données seront gardées secrètes, même si cela doit coûter la vie à quelqu'un. En d'autres termes, manipulez-les avec précaution. Peu importe que vous soyez directement responsable ou non. Il peut s'agir d'une simple erreur ou d'une cyber-attaque menée par quelqu'un d'autre. Si l'information est divulguée, sachez que vous avez tué celui qui y a eu accès de manière illégitime.)

Mugino Shizuri.

Meltdowner - Niveau: 5.

L'une des sept Niveau 5 actuels. En tirant des électrons dans un état qui n'est ni une particule ni une onde, son pouvoir crée une forte résistance qui applique une chaleur et une friction massives à la cible et la brûle de force. En tant qu'arme, ce pouvoir est classé comme un canon à particules et ondes à grande vitesse. De par sa nature, ce pouvoir devrait avoir une grande variété d'applications de recherche, y compris le développement de nouvelles armes, la preuve de la matière zéro-dimensionnelle, et des réacteurs de fusion nucléaire sans laser. Son pouvoir à la propriété unique de manipuler l'état d'un électron, quelle que soit la personne qui l'observe, ce qui pourrait avoir des applications dans un nouveau type d'ordinateur quantique, la cryptographie quantique, le développement d'une IA très flexible et les communications à haut volume et à grande vitesse de la prochaine génération.

(Remarque : certains résultats de ces recherches ont commencé à être intégrés dans le projet Aneri, entre autres. Voir l'entrée séparée pour plus de détails).

Il y a un risque d'interférence mutuelle avec le Railgun, une autre esper électrique de Niveau 5. Il faut en tenir compte lors de la conception des installations de recherche.

Takitsubo Rikou.

AIM Stalker - Niveau: 4.

Son pouvoir enregistre et sauvegarde avec précision le champ de diffusion AIM faiblement émis inconsciemment par un esper afin de pouvoir le suivre. Une fois qu'elle l'a enregistré, il n'y a plus de limite de distance pour le suivre, de sorte qu'elle peut le suivre avec précision même s'il fuit le système solaire. Cependant, l'enregistrement et la recherche des champs de diffusion AIM nécessitent la consommation orale d'une poudre spéciale,les Body Crystal, dont la production est élevée et qui a de puissants effets secondaires.

(Note : il n'est pas possible d'obtenir plus de détails sur les Body Crystal sans une clé d'autorisation délivrée par un membre du conseil d'administration).

Même lorsqu'elle n'utilise pas les Body Crystal, elle fait des commentaires qui suggèrent qu'elle reçoit quelque chose (par exemple, « Je détecte un signal en provenance du sud-sud-ouest »), mais ce que cela signifie est totalement inconnu. On ne sait pas si cette prémonition ou ce sixième sens provient de son pouvoir ou si elle détecte inconsciemment quelque chose en se basant sur son expérience.

Par ailleurs, de nombreux mystères demeurent quant à son pouvoir AIM Stalker. Les données relatives à ce pouvoir sont protégées de manière inhabituellement stricte pour une personne de Niveau 4 et certains signes indiquent que les données de sa Banque sont incomplètes. Cela pourrait être lié au projet pour lequel l'ensemble du conseil d'administration est-

(Note : La suite de cet article ne peut être consultée sans une clé d'autorisation de 6 membres du conseil d'administration).

Frenda Seivelun.

Niveau: 0.

Elle n'a pas de pouvoir esper, mais elle excelle dans l'utilisation de divers explosifs (bien que sans licence ni autorisation) et elle sait se battre au corps à corps. Mais comme son style de combat semble unique, il s'agit probablement de quelque chose qu'elle a appris sur le tas afin de survivre dans le côté obscur en tant que Niveau 0.

Ses connaissances en matière d'explosifs et de synthèse chimique en général sont comparables à celles d'un professeur d'université. L'absence de brûlures et de cicatrices évidentes sur son corps suggère que ces connaissances n'ont pas été acquises par tâtonnement, mais on ne sait pas qui les lui a enseignées. Elle a trop d'amis et de connaissances pour qu'on puisse le déterminer.

Comme elle a un éventail inhabituellement large d'amis et qu'elle ne manque de rien dans sa vie, on ne sait pas pourquoi elle a choisi de se placer du côté obscur. Pendant un temps, on a soupçonné qu'elle était un agent infiltré de Judgment ou d'un site d'information en ligne à qui l'on avait donné les connaissances nécessaires en chimie par le biais du Testament, mais cette théorie a depuis été réfutée. Ce qui fait d'elle une énigme encore plus grande. Si les points cumulés contre elle dépassent 10, formez une équipe d'enquêteurs.

(Note : Nouveau dossier. Fichier partiellement copié à partir de l'entrée du Dark May Project.)

Kinuhata Saiai.

Offense Armor - Niveau: 4.

Son pouvoir contrôle l'azote de l'air pour entourer son corps d'une couche de gaz ultra-comprimé comme défense solide ou pour augmenter artificiellement sa force. La défense, en particulier, réagit automatiquement aux attaques surprises provenant de ses angles morts. Elle est également assez solide pour ne pas être touchée par un tir de fusil à bout portant. C'est une spécialiste du combat rapproché, mais ses caractéristiques sont si élevées que l'issue de la bataille dépend en grande partie de sa capacité à limiter le combat à une courte distance.

Elle a également fait l'objet du Dark May Project, c'est-à-dire qu'une partie des schémas de pensée du numéro 1 Accelerator a été transplantée dans son esprit. (La façon dont son Offense Armor s'active automatiquement pour la protéger provient de l'adoption réussie d'une version inférieure des équations de réflexion que Accelerator aime utiliser. Dans le même ordre d'idées, on rapporte que sa façon de parler change lorsqu'elle est excitée.